Vendredi 19 avril 2024
Entre le trop et le trop peu
Emmanuelle Swiercz sur le fil des Nocturnes de Chopin
Nocturnes

C’est entendu : on ne peut plus (a-t-on jamais pu ?) jouer Chopin l’œil humide et la main alanguie. Et pourtant dans les Nocturnes… La faute à Claudio Arrau – hyper-sophistication, rubato acrobatique – toujours donné comme la référence ? La jeune Française Emmanuelle Swiercz n’y échappe pas complètement, tout d’un coup plus sentimentale, moins inattendue que dans ses précédents récitals Rachmaninov et Schumann (Intrada). Du beau piano cependant, respirant large, coloré pas plus qu’il ne faut, bénéficiant de l’acoustique chaleureuse (un peu trop réverbérée ?) de la salle Colonne à Paris. Pas de laisser-aller dans son interprétation, pas d’égocentrisme alla Samson François, ni de dramatisation excessive façon Maria Joao Pires ni du millimétrage scrupuleux de Maurizio Pollini : il s’en faudrait de peu qu’elle trouve le point d’équilibre idéal entre la confidence et la retenue, à égale distance entre le « trop » d’Arrau et le « trop peu » d’Arthur Rubinstein (autre référence). Pour qu’on ne puisse plus la comparer à aucun de ses illustres confrères…
François Lafon

Les 21 Nocturnes
Emmanuelle Swiercz (piano)
1 CD La Musica LMU 004
1 h 53 min

mis en ligne le dimanche 27 décembre 2015

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