Mercredi 24 avril 2024
Entente cordiale
Dialogue beethovénien de Jean-Guihen Queyras et Alexander Melnikov
Oeuvres complètes pour violoncelle et piano
Avec la violoniste Isabelle Faust, le pianiste Alexander Melnikov a donné une version des Sonates clavier-violon de Beethoven où les deux instruments dialoguaient à la perfection. Une qualité que l’on retrouve dans son association avec Jean-Guihen Queyras pour les Sonates clavier-violoncelle, moins nombreuses (5 pour 10) et moins fréquentées, mais non moins riches. Complémentarité stylistique aussi : rompu au baroque autant qu’au répertoire romantique, Queyras suit finement le cheminement rien moins que linéaire de Beethoven dans son entreprise de libération des formes classiques, non moins finement soutenu par son partenaire. Aucune solution de continuité donc entre les premières Sonates, où le violoncelle, longtemps instrument d’accompagnement, prenait son envol, et les dernières, imprévisibles et en avance sur leur temps (de la 5ème, Beethoven disait à Schindler lui avouant n’y rien comprendre : « Ca viendra ! »). Pour achever cette intégrale pour les deux instruments, les trois cycles de Variations - dont deux sur des thèmes de La Flûte enchantée de Mozart – trouvent Queyras et Melnikov à leur meilleur, le premier jouant davantage sur l’inventivité que sur la sonorité, le second lui renvoyant la balle avec une extraordinaire sensibilité.
François Lafon
Sonates pour piano et violoncelle n° 1 – 5 – Variations op. 66, WoO 45 et 46
Jean-Guihen Queyras (violoncelle), Alexander Melnikov (piano)
2 CD Harmonia Mundi HMC 902 183.84
2 h 19 min
mis en ligne le mardi 14 octobre 2014
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