Vendredi 29 mars 2024
En-deçà du nirvana
Daniel Harding au Japon pour escalader le Fujiyama straussien
 
Le même, pas pareil
Karl Böhm respire l'air des cimes
Alpine Symphony

Sur les cimes, et plus haut encore : avec la Symphonie Alpestre, Richard Strauss se devait de dépasser Mahler et Bruckner en matière de gigantisme orchestral, et il y est d’une certaine manière arrivé. Il est même parvenu, via son génie d’orchestrateur, à conférer une portée nietzschéenne à ce poème symphonique racontant une excursion dans les Alpes, avec lever du jour, sommets enneigés, orage en technicolor et retour dans la sérénité. Condition sine qua non pour réussir le voyage : un orchestre superlatif. Avec le Saito Kinen Orchestra, créé au Japon par Seiji Ozawa, le Britannique Daniel Harding s’assure la technique et la spiritualité. Mais est-ce suffisant ? Les textures scintillent, les thèmes claquent, les couleurs éclatent, et pourtant la promenade reste une promenade (certes grandiose), l’air des cimes ne provoque aucun nirvana. C’est peut-être que le chef n’a pas choisi entre déploiement de forces (façon Georg Solti) et recherche d’une certaine transparence (comme l’a fait Philippe Jordan avec l’Orchestre de l’Opéra de Paris). Il n’atteint pas non plus les sommets sans effort apparent, comme Karl Böhm dans son enregistrement célèbre avec la Staatskapelle de Dresde.
François Lafon

Eine Alpensinfonie
Saito Kinen Orchestra
Direction musicale : Daniel Harding
1 CD Decca 478 6422
52 min

mis en ligne le mercredi 26 mars 2014

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