Jeudi 18 avril 2024
En cordée vers l'Everest
Le Quatuor de Tokyo s'attaque à Schubert sans angoisse
 
Le même, pas pareil
Au sommet de l'Everest
Le Quatuor Berg et Heinrich Schiff
String Quintet D.956 – Quartettsatz D.703

Aborder ce Quintette en ut, c’est s’attaquer à un Everest de la musique de chambre, et donc commencer par mettre en place quelques sécurités. D’abord, s’encorder pour former une véritable équipe - du moins, en musique, s’accorder entre soi - ce que les musiciens du Quatuor de Tokyo savent parfaitement faire depuis quelques décennies. Ensuite, trouver un sherpa qui connaît bien la piste, autrement dit un cinquième larron, un violoncelliste, qui, à défaut d’indiquer la voie, saura bien faire entendre sa voix. Enfin, décider son itinéraire : pour un sommet dont certaines parties sont à l’ombre et d’autres en pleine lumière, on a le choix. Tout dépend de son tempérament. Manifestement, le Quatuor de Tokyo et David Watkin sont plus à l’aise dans les couloirs où déboulent les avalanches que dans les longues étendues glacées où il faut avancer lentement, pas à pas : peut-être leur manière vigoureuse d’affronter et de vaincre les difficultés à bras-le-corps leur enlève-t-elle toute angoisse. Or si les interprètes ne sont pas angoissés lorsqu’ils jouent Schubert, il manque vraiment quelque chose, un petit coté râpeux, un arrière-plan frissonnant. Mais avoir un son arrondi n’empêche pas la cordée d’aller faire flotter ses couleurs sur le toit du monde.
Gérard Pangon

Quintette en ut ; Quartettsatz
Quatuor de Tokyo, David Watkin (violoncelle)
1 CD Harmonia Mundi HMU 807427
1 h 06 min

mis en ligne le mardi 7 février 2012

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