Mercredi 17 avril 2024
Dynamite et classicisme
Colin Davis arrondit deux symphonies de Carl Nielsen
Symphonies n°1 et 6

Parmi les six symphonies de Nielsen, les deux en position chronologique extrême ne sont pas celles dont on se souvient le plus. Cela s’explique en ce qui concerne la Première (1891-1892). A l’époque, un critique l’estima pourtant comparable à « un enfant jouant avec de la dynamite » : partition vigoureuse et optimiste, affirmative de ton, témoignant d’une grande indépendance d’esprit. Colin Davis la maîtrise parfaitement, mettant en valeur son classicisme et sa clarté architecturale. Fort différente, la Sixième, dite Sinfonia semplice (1924-1925), fut décrite par le compositeur, avant son achèvement, comme de caractère « entièrement idyllique ». Elle est en réalité complexe, énigmatique, provocatrice, et s’inscrit bien davantage dans les mémoires. Ceux qui s’attendaient à un « triomphe de l’ordre sur le chaos », comme dans les symphonies précédentes, se retrouvèrent désorientés, voire déçus. Dans les années suivant sa création, elle ne fut que rarement jouée. Cette audacieuse Sixième a un coté « jeune Chostakovitch », parodique et grotesque (la Première du symphoniste russe est exactement contemporaine). Colin Davis tend ici à arrondir les angles, en particulier quand dans le finale en forme de variations fait irruption un vulgaire rythme de valse. Il ne joue pas totalement le jeu de la « simplicité corrompue ».
Marc Vignal

Symphonies n°1 et n°6 « Sinfonia semplice »
Orchestre Symphonique de Londres
Direction musicale : Colin Davis
1 SACD LSO Live LSO0715
1 h 09 min

mis en ligne le samedi 17 mars 2012

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