Vendredi 19 avril 2024
Duo discordant
Malgré Riccardo Chailly, Nelson Freire impose son Beethoven
 
Le même, pas pareil
Duo harmonieux
Christian Zacharias
et Armin Jordan
Concerto n° 5 \"L\'Empereur\" - Sonate pour piano op. 111

Après les Concertos pour piano de Brahms (2007), ceux de Beethoven, en commençant par le dernier, « l’Empereur » : c’est le cadeau de (et à…) Nelson Freire pour son soixante-dixième anniversaire. Dans Brahms, Riccardo Chailly enveloppait le son fin et sensible du soliste d’un épais et parfois lourd manteau orchestral. Le résultat était surprenant, parfois dérangeant, souvent touchant. Ici, le rapport n’est pas le même. A entendre la façon intime et détaillée dont le pianiste traite ce texte si souvent donné comme un morceau de bravoure, on rêve à un orchestre à la fois chambriste et visionnaire. Or Chailly lâche le Gewandhaus de Leipzig tous canons dehors, et offre un accompagnement agité autant que brouillon à ce piano élégant et stylé. Le dialogue s’instaure quand même, mais tourne court. Consolation en complément (si l’on peut dire) avec la Sonate pour piano op. 111, l’ultime chef-d’œuvre, où Freire parvient à conserver une étonnante spontanéité tout en cultivant une rhétorique très subtile, rendant plus vertigineux encore les abîmes ouvert par cette musique à jamais irréductible.
François Lafon

Concerto pour piano et orchestre n° 5
Nelson Freire (piano)
Orchestre du Gewandhaus de Leipzig
Direction musicale : Riccardo Chailly
1 CD Decca 478 5334
1 h 02 min

mis en ligne le mardi 21 octobre 2014

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