Jeudi 28 mars 2024
Dolent avant Dowland
Mélancolies élisabéthaines par le luthiste Hopkinson Smith
Mad Dog

Dans la seconde moitié du XVIème siècle, la musique anglaise, comme le théâtre, est en plein bouillonnement : la reine Elisabeth 1ière aime les arts, et le soutien qu’elle apporte aux artistes durant son long règne (1558 - 1603) parfait son image et celle de son pays, élément non négligeable. A côté de William Byrd, l’un des plus connus de cette époque, qui s’illustre dans le domaine sacré comme dans le domaine profane, on trouve des compositeurs de musique de cour, comme le luthiste John Johnson (vers 1540 - 1594) et le joueur de cistre Anthony Holborne (vers 1545 - 1602) auxquels cet album est consacré. L’un et l’autre sont des spécialistes de la musique de danse, à laquelle ils ajoutent parfois une touche d’humour, mais leurs pavanes, gaillardes ou fantaisies sont le plus souvent empreintes de la mélancolie typique de cette musique anglaise dont John Dowland, quelques années plus tard, sera le maître absolu. Familier du genre, Hopkinson Smith fascine par sa musicalité autant que par sa virtuosité, mise en évidence ici par une prise de son qui laisse entendre tous les détails. Qui plus est, dans chaque pièce, il suggère un second degré de sentiments cachés dont l’auditeur lui-même en ressent plus ou moins l’importance en fonction de sa propre humeur.
Gérard Pangon

Œuvres de John Johnson, Anthony Holborne, William Byrd, John Dowland, Gregorio Huwet
Hopkinson Smith (luth)
1 CD Naïve E 8940
1 h 04 min

mis en ligne le dimanche 18 juin 2017

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