Vendredi 26 avril 2024
Deux aventures du club des cinq
Mozart, Beethoven et leurs élans de jeunesse
Quintettes pour piano et vents

Alors que Mozart a déjà rompu avec sa ville natale et son employeur Colloredo, s’est baladé en Europe avec sa mère, s’est marié et s’est installé à Vienne, il n’a toujours pas coupé les ponts avec son Léopold de père : « Ce quintette, je le tiens moi-même pour le meilleur que j’ai encore écrit de ma vie… Ah ! Que je voudrais que vous ayez pu l’entendre, » lui écrit-il en avril 1784. Il a vingt-huit ans, mais conserve sa mentalité de gamin. Qu’a-t-il de « meilleur », ce quintette ? Eh bien justement, avec des « instruments de gamin » - les vents ne sont pas vraiment pris au sérieux dans la Vienne de cette époque -, Mozart trouve un équilibre entre la vitalité de la jeunesse et la rigueur d’un compositeur expérimenté. Et l’on peut penser aujourd’hui que ce quintette a pu agir comme un déclic, lui révéler ce dont il est capable : il va entrer alors dans la période de ses chefs d’œuvre. Beethoven, lui, a vingt-six ans lorsqu’il compose le sien (dans la même tonalité). Mais il est déjà un peu plus tourmenté que Mozart, et si sa fougue est manifeste, sa gravité, aussi. Pour interpréter ces quintettes, il faut donc savoir conserver leurs élans mais ne pas les aborder comme de simples pochades. C’est ce que font ici les interprètes dont on sent le bonheur insouciant de jouer mais aussi la volonté de ne pas rester à la surface des notes.
Gérard Pangon

Quintettes pour piano, hautbois, clarinette, cor et basson en mi bémol majeur : Mozart K 452 ; Beethoven op. 16
Ramón Ortega Quero (hautbois), David Fernández Alonso (cor), Marc Trénel (basson), Sebastian Marz (clarinette), Herbert Schuch (piano)
1 CD Indésens Inde 039
51 min

mis en ligne le mardi 1 mai 2012

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