Jeudi 18 avril 2024
Demi-teintes
Sabine Devieilhe étrangement tout en retenue
Sabine Devieilhe – Bach – Handel

Quand Sabine Devieilhe invente avec Raphaël Pichon un mini-opéra mozartien intitulé The Weber sisters (voir ici), c’est du nanan. Quand ils imaginent, dixit la soprano, un « programme pour rendre l’affliction, le repentir, et la joie, le désir à travers des pages profanes et sacrées de ces deux compositeurs, » Bach et Haendel, on n’est hélas pas loin du fiasco. Chez Mozart, elle vocalisait en liberté ; ici, son chant n’a rien d’épanoui. Elle a beau chanter « Wie freudig ist mein Herz » (Comme mon cœur est joyeux) dans la cantate BWV 146 et « Jauchzet Gott in allen Landen » (Criez de joie vers Dieu dans tous les pays) dans la cantate BWV 51, la joie n’est pas là. Certes, la Brockes Passion de Haendel lui convient mieux, encore qu’elle manque de véhémence, et la douleur des arias de Jules César semble correspondre à son état d’esprit du moment (l’album a été enregistré durant le confinement de 2020), mais quand même : où est cette brillante chanteuse qu’on admire dans le répertoire d’opéra ? Dans la musique sacrée, elle paraît intimidée, donne l’impression de ne pas savoir se situer et y situer sa voix qu’elle retient faute de mieux, quitte à être en contradiction avec l’orchestre qui ne manque pas de couleurs.
Gérard Pangon
 

Bach : Mein Jesu ! was vor Seelenweh BWV 487 ; Cantates Mein Herze schwimmt im Blut BWV 199 et Jauchzet Gott in allen Landen BWV 51 – Haendel : Brockes Passion (extraits) ; Giulio Cesare in Egitto (extraits) et Il Trionfo del Tempo e del Disingallo (extraits)
Sabine Devieilhe (soprano), Stéphane Degout (baryton)
Pygmalion
Direction musicale : Raphaël Pichon
1 CD Erato 0190296677861 (Warner)
1 h 24 min

mis en ligne le lundi 13 décembre 2021

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