Vendredi 29 mars 2024
Dégraissage systématique
Le jeune Pablo Heras-Casado opte pour un Mendelssohn musclé
 
Le même, pas pareil
Claudio Abbado
le romantique
Symphonie n° 2 \"Lobgesang\"

Habitués que nous sommes aux symphonies postromantiques géantes avec solistes et chœurs – celles de Mahler en tête – nous aurions tendance à voir dans cette symphonie-cantate « Chant de louanges », créée à Leipzig en 1840 à l’occasion du quatrième centenaire de l’invention de l’imprimerie, une pâle démarque de la 9ème de Beethoven par un Mendelssohn que l’on retrouvera plus inspiré dans ses grandes symphonies purement instrumentales (« Ecossaise », « Italienne », « Réformation »). L’œuvre est pourtant habile : trois mouvements « normaux » préparant une fête vocale et chorale où l’on passe de la lumière à l’ombre pour accéder à une lumière plus éclatante encore. A la différence de Claudio Abbado ou de Kurt Masur, qui jouent tous deux la carte d’un romantisme non dénué d’emphase, le jeune chef tous terrains (du baroque au contemporain) Pablo Heras-Casado opte pour le dégraissage systématique, aiguisant les angles, pressant le tempo et accentuant les disparités de l’œuvre. Une fois admise la manière dont il tarabuste – voire déstabilise – le somptueux Orchestre de la Radio Bavaroise et dont il sur-théâtralise les parties vocales (bons solistes, chœur valeureux), force est d’admettre qu’il évite les chutes de tension auxquelles l’œuvre se prête, au risque tout de même d’assécher un propos avant tout festif.
François Lafon

Symphonie n° 2
Christiane Karg, Christina Landshamer (sopranos), Michael Schade (ténor)
Choeurs et Orchestre de la Radio Bavaroise
Direction musicale : Pablo Heras-Casado
1 CD Harmonia Mundi HMC 902151
1 h 02 min

mis en ligne le mardi 29 avril 2014

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