Vendredi 29 mars 2024
Cure de jouvence
Hélène Grimaud et le plaisir de jouer Mozart
Mozart - Hélène Grimaud - Mojca Erdmann

Résonances, Réflexion, Credo… Il fut un temps où Hélène Grimaud – ou bien son éditeur – éprouvait le besoin « d’intellectualiser » chaque nouvel enregistrement, comme si l’interprétation à elle seule n’arrivait pas à nous mener dans ces univers à la philosophie alambiquée. Aujourd’hui, pas besoin d’aller chercher ailleurs, Hélène Grimaud joue du Mozart, c’est tout, et cette simplicité semble l’avoir libérée, rajeunie (on peut d’ailleurs remarquer la photo de la pochette où elle en donne l’impression), comme si elle retrouvait le plaisir de jouer. Bien sûr, cela ne change rien à la fragilité, qu’elle exprime dans les mouvements lents, ni à l’énergie qu’elle déploie dans les passages rapides où elle adopte des tempos très vifs et une manière assez percussive de marquer les rythmes. Mais son jeu est plus limpide, plus évident, plus naturel. Elle nimbe le célèbre adagio du Concerto n°23 d’une émouvante poésie, le tire plus vers la rêverie que vers une tension intérieure, conséquence sans doute de cette façon moins torturée d’aborder les partitions. Curieusement, l’orchestre n’est pas toujours aussi expressif que la soliste et, surtout, la prise de son ne favorise pas le dialogue piano-orchestre. Quant au passage intermédiaire, l'air issu d'Idoménée chanté par la soprano Mojca Erdmann, il ne s’avère pas indispensable.
Gérard Pangon

Concertos pour piano n°19 et 23 – Air de concert Chio mi scordi di te ? (d’après Idoménée)
Hélène Grimaud (piano), Mojca Erdmann (soprano)
Orchestre de chambre de la Radio Bavaroise
Direction musicale : Radoslaw Szulc
1 CD Deutsche Grammophon 477 9455
1 h 04 min

mis en ligne le mercredi 16 novembre 2011

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