Samedi 20 avril 2024
Conduite sportive
Le piano débridé du jeune Benjamin Grosvenor
Rhapsody in blue

Après un récital solo Ravel-Chopin-Liszt applaudi ici, le Wonder boy britannique du piano (21 ans) joue le tiercé concertant Saint-Saëns-Ravel-Gershwin. Trois œuvres qu’il n’a pas choisies au hasard : dans son Concerto en sol, Ravel rend hommage à Saint-Saëns et fait un clin d’œil jazzy à Gershwin, qui avait voulu devenir son élève. En plaçant la Rhapsodie in blue en fin de programme, Benjamin Grosvenor ménage une escalade de la violence pianistique : au 2ème de Saint-Saëns, d’abord recueilli puis débridé, succède un Concerto en sol plus swinguant que nature, pour finir par une Rhapsody totalement déjantée, auprès de laquelle la version de Gershwin lui-même sur rouleau de piano pneumatique paraîtrait presque classique. On peut trouver que Grosvenor va trop loin, que son Ravel est bousculé - sauf le mouvement lent, assez inspiré – et son Gershwin pagailleux, que son Saint-Saëns seul sait (à peu près) raison garder. Mais quelle audace quand même, quels doigts, quelle imagination ! Il est, il est vrai, poussé à tous les excès par le chef James Judd, qui l’entraîne, avec un Liverpool Philharmonic un peu dépassé, dans une course contre la montre qui ne s’encombre pas de nuances. 
François Lafon

Saint-Saëns : Concerto n° 2 en sol mineur ; Le Cygne (arrangement Godowsky) - Ravel : Concerto en sol majeur ; Prélude - Gershwin : Rhapsody in blue (original jazz band version, orchestrée par Ferde Grofé) ; Love Walked in (arrangement Percy Granger)
Benjamin Grosvenor (piano)
Royal Liverpool Philharmonic Orchestra
Direction musicale : James Judd
1 CD Decca 478 3206
1 h 06 min

mis en ligne le vendredi 8 mars 2013

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