Samedi 20 avril 2024
Concerts d’automne Tours – 1
Gala Mozart & friends
Haydn et Mozart en loge tourangelle

Pour sa quatrième édition en trois week-ends, le jeune festival tourangeau débutait avec Mozart et Haydn confiés au violoniste Julien Chauvin à la tête de son Concert de la loge, refondé en 2015 à partir de l’ancien Concert de la Loge Olympique. Embarqués pour l’occasion, la soprano Karina Gauvin et le pianofortiste Justin Taylor, deux fidèles, en concert comme sur disque. Introduction avec explication : un concert « à la découpe », spécialité du Concert de la loge, qui se différencie ainsi de formations courantes en reprenant l’idée dix-huitiémiste du Concert Spirituel (organisation de concert parisienne créée en 1725), qui panachait allègrement des mouvements de symphonies, d’œuvres concertantes ou même d’ouvrages religieux, avec des airs de concert, ou des pièces pour solistes. Direction à la fois sobre et efficace du premier violon et chef dans le 1er mouvement de la Symphonie Hob I : 84 de Haydn, dont on retrouvera les deux mouvements suivants, après l’entracte – l’une des six Symphonies Parisiennes, rattachée au cycle que Le Concert de la loge enregistre pour Aparté ; celle-ci prévue pour 2020. Entre-temps, Karina Gauvin chante deux airs de Mozart, Voi avette un cor fedele K. 217, un rien rigide, mais peut-être trop périlleux en début de programme… Une impression balayée aussitôt par le second air, Deh ! sepiacer mi vuoi, extrait de La Clémence de Titus, restitué avec ce mélange d’évidence et de naturel dans la voix, bien caractéristiques du timbre généreux de la soprano canadienne qui, plus encore, magnifie ensuite l’un des plus beaux airs, Dove sono i beu momenti, des Noces de Figaro. Légère déception avec le Concerto pour piano n° 17 de Mozart qui, d’une part, supporte moins bien qu’on sépare son premier mouvement des deux suivants et, de l’autre – indépendamment du talent du soliste Justin Taylor, sur une copie d’un pianoforte du facteur viennois Anton Walter, de la fin du XVIIIe siècle –, voit sa sonorité « cuivrée » (Chauvin), se perdre trop souvent dans celle d’un orchestre chambriste, pourtant attentif.  
Franck Mallet

Tours – Grand Théâtre, 11 octobre (Photo © Remi Angeli)

Prochain week-end des 18, 19 et 20 octobre, avec les Ensembles Jacques Moderne (« L’Orphée de Dresde, Heinrich Schütz »), La tempête (« Grande messe de Requiem pour Charles Quint ») et Les traversées baroques (« L’âge d’or musical à Saint-Marc de Venise »).

Haydn : Symphonie Hob I : 84 - Mozart : Voi avette un cor fedele K. 217 ; La Clémence de Titus, extr. Deh ! sepiacer mi vuoi ; Les Noces de Figaro : Dove sono i beu momenti ; Concerto pour piano n° 17, en sol maheur, K. 453
Karina Gauvin (soprano), Justin Taylor (pianoforte)
Le concert de la loge
Direction musicale : Julien Chauvin

mis en ligne le mardi 15 octobre 2019

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