Mardi 16 avril 2024
Chemin discret
Paul Lewis fait chanter le dernier Brahms
 
Le même, pas pareil
Julius Katchen,
la référence
Late piano works Opp. 116-119

Donné (on n’ose dire vendu) comme l’héritier de son maître Alfred Brendel, Paul Lewis a suivi un chemin bien à lui, discret sans tomber dans la grisaille, et qui, la maturité venue, se révèle fructueux, ainsi qu’en témoigne cet enregistrement des ultimes pièces pour piano de Brahms : beau son comme toujours, propension à faire chanter l’instrument plutôt qu’à le forcer à parler, n’oubliant jamais que Brahms avait baptisé ces pièces « berceuses de ma douleur ». Inutile donc de chercher une célébration du « mais comment est-ce fait ? »  - génie de Brahms à rester classique tout en s’aventurant aux portes du siècle futur -, dans cette interprétation plus proche du lyrisme de Wilhelm Kempff ou de Radu Lupu que des éclairages plus crus du Brahmsien « de référence » Julius Katchen. Inévitable corollaire : on pourra reprocher à Lewis (comme on l’a reproché à Lupu) une tendance à unifier ces pièces que d’autres ont vues comme de éclats d’un miroir éclaté. C’est pourtant bien au cœur de la forêt au crépuscule qu’il nous mène, là où Brahms a déposé ces trésors.
François Lafon

7 Fantaisies, Op. 116 - 3 Intermezzi, Op. 117 - 6 Klavierstücke, Op. 118 - 4 Klavierstücke, Op. 119
Paul Lewis (piano)
1 CD Harmonia Mundi HMM 90236
1 h 21 min

mis en ligne le jeudi 10 février 2022

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