Samedi 20 avril 2024
Chant profond
Riche crépuscule brahmsien par Ron Selka
Clarinet Sonatas - Five Lieder

Avec les deux Sonates pour clarinette et piano op. 12O, Brahms a terminé en beauté sa carrière de chambriste. Deux chefs-d’œuvre : magistrale liberté de la forme, où l’art cache l’art, abandon de toute virtuosité extérieure au profit d’un chant infini (mais sans monotonie) exploitant l’aspect « voix humaine » de la clarinette, vocalité plus évidente encore que dans la non moins célèbre version pour alto et piano des deux pièces. Le clarinettiste solo du Philharmonique d’Israël Ron Selka prend la suite d’illustres devanciers que les brahmsiens ont l’habitude de classer, selon leur style et leur sonorité instrumentale, en trois catégories : les Allemands, les Français, et… les autres (les Anglais en particulier). Bien que patronné par le fabriquant parisien d’instruments Buffet-Crampon, Selka ne se laisse enfermer dans aucun compartiment : son riche (on pense à Gervase de Payer), variété des couleurs (évoquant Michel Portal et Paul Meyer), atmosphère prenante (Karl Leister). Soutenu par le piano très présent d’Aviram Reichert, il donne en guise d’entracte la transcription de quatre des Cinq Lieder op. 105, et en postlude le Minnelied (Chant d’amour d’antan) op. 71, où l’on passe de la « voix grave » à la clarinette avec une égale pertinence. 
François Lafon 

Sonates pour clarinette et piano op. 10 n° 1 & 2 - Quatre Lieder op. 105 - Minnelied op. 71
Ron Selka (clarinette), Aviram Reichert (piano)
1 CD TYX art TXA 20152
56 min

mis en ligne le mardi 13 avril 2021

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