Jeudi 28 mars 2024
Chant profond
La fibre schumanienne de l’altiste Adrien Boisseau
Schumann

Quelques mois après avoir intégré le Quatuor Ebène, Adrien Boisseau donne son premier récital solo avec piano. Une façon comme une autre de rappeler que pour être celui des instruments du quatuor à cordes dont le son est le moins éclatant, l’alto ne mérite pas sa réputation de parent pauvre et que son timbre et sa tessiture l’appellent à chanter autant et aussi bien que son homonyme humain. C’est même à travers ce chant profond que cet élève de Veronika Hagen, Tabea Zimmermann et Nobuko Imaï (quel trio !) cherche et trouve son chemin dans la forêt aux chemins qui bifurquent de Schumann. Une façon, là aussi, de justifier la pertinence de l’alto là où Schumann lui-même autorise également la clarinette et le violoncelle (Fantasiestücke op. 73), le hautbois (Trois Romances op. 94) ou la voix humaine (transcription de Myrthen op. 25 et de Mondnacht extrait des Liederkreis op. 39), la seule œuvre spécifiquement pour alto de l’album étant les Märchenerzählungen op. 132, où la clarinette vient jouer les troisièmes larrons. Le timbre à la fois lumineux et profond d’Adrien Boisseau, l’intuition avec laquelle il gère les hiatus et les sautes d’humeur schumaniens trouvent dans le piano ductile de Gaspard Dehaene un allié de taille. Le clarinettiste Pierre Génisson joue les guest stars avec la même pertinence.
François Lafon

Fantasiestücke op. 73 – Märchenbilder op. 113 – Drei Romanzen op. 94 - Märchenerzählungen op. 132 - Myrthen op. 25 – Mondnacht, extrait des Liederkreis op. 39
Adrien Boisseau (alto), Gaspard Dehaene (piano), Pierre Génisson (clarinette)
1 CD Oehms Classics OC 1819
1 h 02 min

mis en ligne le lundi 31 août 2015

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