Jeudi 25 avril 2024
Brahms et les jeunes 2
Alexande Kantorow et le geste épique
Sonate pour piano n° 3 - Chaconne (Bach) - Quatre Ballades

Hasardeux raccourcis : si l’on peut qualifier Jonathan Fournel (voir ici) de romantique dans la 3ème Sonate pour piano de Brahms, disons qu’Alexandre Kantorow est plus épique, c’est-à-dire plus directif, plus inattendu encore, à la fois plus investi et plus peintre à fresque. Son piano est « orchestral » -  non pas en ce qu’il fait du bruit -, mais en ce que, tel Brahms dans ses symphonies, il nous mène sans cesse à l’inattendu, au « paysage derrière le rideau ». En complément (toujours significatifs), il va tout aussi loin dans la Chaconne de Bach (Partita pour violon n° 2) arrangée pour la main gauche au piano, entendue comme une « musique d’ailleurs ». Significativement, il fait précéder la Sonate des quatre Ballades, qu’il joue comme il conterait une fable, s’autorisant de leur origine littéraire (Edward, une histoire de parricide tirée des Stimmen der Wolker de Herder), sans oublier, dans la 4ème, l’accession (comme Jonathan Fournel, mais par d’autres chemins) à une sorte d’abstraction annonçant les derniers opus pianistiques de Brahms. Un maître, déjà. 
François Lafon

Demain : Brahms par Adam Laloum

Quatre Ballades - Sonate pour piano n° 3 en fa mineur - Chaconne de la Partita n° 2 pour violon seul de Bach, arrangée pour piano, main gauche
Alexandre Kantorow (piano)
1 SACD Bis 2600 (Outhere)
1 h 25 min

mis en ligne le jeudi 4 novembre 2021

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