Samedi 20 avril 2024
Affinités électives
Paul Lewis dans les Diabelli, en habitué de Beethoven
Variations Diabelli

De tous ses illustres contemporains auxquels Diabelli avait proposé d’écrire des variations sur une valse de son cru, Beethoven fut le seul à relever le défi. Il y apporta quelque chose de son propre génie sans chercher cependant à composer, à l’instar des Variations Goldberg de Bach, un ensemble qui aurait sa propre logique. D’où la difficulté des Variations Diabelli pour lesquelles l’interprète doit inventer une continuité voire une harmonie qui dépasse la simple exécution. Paul Lewis, qui a déjà enregistré l’intégrale des Sonates et des Concertos de Beethoven, bénéficie à cet égard d’un avantage, celui d’être en affinité avec la musique beethovénienne : on l’entend dans son enregistrement où chaque trait est soigneusement pensé. Il y fait montre aussi d’une maitrise qui n’est jamais prise en défaut par la difficulté technique, cela se traduit notamment par un jeu d’une grande clarté, même si parfois on attendrait un tempo un peu plus enlevé (à l’exception de la valse originale). Son interprétation restitue les traits d’humour que Beethoven a sans doute voulu écrire dans certaines des variations, elle en rend aussi, le cas échéant, l’exubérance. Le menuet final mérite tous les éloges par sa précision et le bel équilibre que Lewis y trouve. Il manque encore à ce disque une certaine sobriété et une résolution du son plus apaisée.
Katchi Sinna 

Variations Diabelli
Paul Lewis (piano)
1 CD Harmonia Mundi
53 min

mis en ligne le jeudi 21 juillet 2011

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