Vendredi 29 mars 2024
Une symphonie alpine pour voix
Laurence Equilbey magnifie Richard Strauss
Strauss A cappella

Quand il écrit pour un chœur, Richard Strauss est aussi virtuose (et tout aussi difficile à exécuter) que lorsqu'il le fait pour une seule voix ou pour tout un orchestre. Son gigantesque Deutsche Motette (1913) ressemble plutôt à un poème symphonique pour voix, vingt minutes de pur délire à la limite du réalisable ; et comme si ce n’était pas assez pour les 16 voix du chœur, Strauss ajoute quatre solistes confrontés à une complexité harmonique qui nécessite de leur part un véritable tour de force. Pour gravir ce sommet, Laurence Equilbey a réuni deux ensembles vocaux, le sien, Accentus, et le Chœur de la Radio Lettone. Et quelle ascension : de la complexité étouffante de l’oeuvre, elle dégage une lumière, une intensité, une force qui font oublier la difficulté pour atteindre une exaltation mystique. On la disait technicienne hors pair peu préoccupée par les sentiments ; elle fait preuve ici d'une profondeur émouvante. A côté de ce chef d’oeuvre, les autres pages du programme paraissent forcément un peu pâles (Strauss n’a pas laissé grande chose pour choeur, d’ailleurs), mais l’interprétation, elle, n’est pas moins splendide.
Pablo Galonce

Deutsche mottete op 62 - Traumlicht op. 123 n° 2 - Zwei gesänge op. 34
Choeur de la Radio Lettone, Accentus
Direction musicale : Laurence Equilbey
47 min

mis en ligne le samedi 14 août 2010

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