Jeudi 28 mars 2024
Une Missa qui ne perd pas son latin
Harnoncourt donne une Solemnis pleine de ferveur
Missa solemnis

Même dans la communauté des beethoveniens, la Missa solemnis est loin de provoquer l’adhésion : qu’est-ce que cet édifice tellement truffé de contrepoints que l’on finit par se perdre et qui de surcroît met à mal les voix ? Les chefs baroqueux ont sans doute renouvelé la question sans apporter la réponse définitive : après Gardiner ou Herreweghe, plus question de jouer aujourd’hui cette œuvre comme une symphonie avec chœurs (façon Karajan à Salzbourg) ou comme un colossal oratorio (à la manière de Bernstein à Amsterdam, pour citer une autre version disponible en DVD). Nikolaus Harnoncourt, qui entretient avec le Concertgebouw d’Amsterdam une relation féconde depuis plus de trente ans, se compte parmi les vrais croyants : sa Missa solemnis est bien un acte de foi. Pas étonnant chez cet amoureux des mots dont l'obsession de rendre chaque ligne du texte parfaitement intelligible est telle que le Concertgebouw est  relégué à un deuxième plan. Avec son regard sévère de maître d’école, Harnoncourt ne lâche pas le chœur et son excellent quatuor de solistes, et souligne les archaïsmes de l’œuvre, notamment dans le Sanctus. Plus recueilli que spectaculaire, ce rituel sied à merveille au décorum du Concergebouw : entre chaque partie, Harnoncourt se concède une minute de repos dans un silence de cathédrale. 
Pablo Galonce

Missa solemnis
Marlis Petersen (soprano), Elisabeth Kulman (contralto), Werner Güra (ténor), Gerald Finley (basse)
Chœur de la radio néerlandaise, Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam
Direction musicale : Nikolaus Harnoncourt
Réalisation : Joost Honselaar
1 DVD C-Major A86000598
1 h 39 min

mis en ligne le jeudi 27 juin 2013

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