Jeudi 28 mars 2024
Une apothéose sans faute
Amandine Beyer sous d’heureux auspices
Apothéoses et autres sonades

Au début du XVIIIème siècle, la réunion des goûts français et italiens est dans les préoccupations du monde musical …français. Ce goût allié à celui du culte français de la personnalité a engendré Tombeaux et Apothéoses. Couperin est le plus connu des promoteurs de ces « goûts réunis », reléguant dans l’ombre d’autres comme Élisabeth Jacquet de la Guerre ou Jean-Marie Leclair par exemple. Amandine Beyer poursuit son sans faute discographique avec les deux Apothéoses composées par François Couperin coup sur coup en 1724, pour ne pas faire de jaloux. La première est adressée à Corelli, son inspirateur depuis ses premières « sonades », trente ans auparavant. C’est d’ailleurs sur une de ces sonades (La Sultane, 1695) que se clôt ce CD. La deuxième Apothéose est vouée à « Monsieur de Lully », cet italien si français que Couperin imagine, de pages en pages, recevoir la visite d’Apollon sur les Champs-Élysées, pour finir kidnappé, destination Le Parnasse (Grèce) parmi les muses. Amandine Beyer et Gli Incogniti font un peu comme Couperin, ils prétextent de ces fameux goûts réunis et d’une fausse neutralité pour déployer un style original, plein d’esprit et d’élégance. " Mes ancêtres seront toujours plus admirables qu’imitables. Ainsi, par un droit que me donne ma neutralité, je vogue sous les heureux auspices qui m’ont guidé jusqu’à présent. " Couperin l’a écrit. Amandine Beyer le pourrait.
Albéric Lagier

La Superbe, Apothéose de Lully, Le Parnasse ou l'Apothéose de Corelli, La Sultane.
Amandine Beyer (violon)
Gli Incogniti
1 CD Harmonia mundi
57 min

mis en ligne le mercredi 12 novembre 2014

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