Jeudi 7 novembre 2024
Un requiem apaisé
La ferveur et la douceur de Campra par l' Ensemble Correspondances
André Campra - Messe de Requiem

Pas de désespoir, pas de Dies iræ, pas de crainte du jugement dernier : le Requiem de Campra n’est pas tout à fait comme les autres, il se réjouit de la lumière éternelle qui va briller pour les défunts (Et lux perpetua luceat eis) et de la paix qu’ils vont trouver. Campra alterne la méditation, la supplication et les airs enjoués qui ressemblent à des musiques populaires avec une atmosphère de danse. Manifestement, ce Requiem n’a pas été composé pour une messe solennelle, mais plutôt pour une célébration douce, pleine d’espérance. Longtemps, on a cru qu’il avait été écrit en 1695 pour les obsèques de l’archevêque François de Harlay de Champvallon à Notre Dame de Paris, dont Campra était à la tête de la maîtrise ; dans le brillant texte du livret, Thomas Leconte avance une autre hypothèse : le service funèbre du chancelier Louis Boucherat en 1700 à l’église des Mathurins à Paris. Ceci explique peut-être le caractère presque intimiste de ce Requiem, souligné par l’interprétation de Correspondances : Sébastien Daucé dirige en évitant tout brillant, en tempérant chaque passage qui pourrait devenir grandiose. Il laisse du temps au temps, la musique respire, vient de l’intérieur ; l’équilibre chanteurs-instrumentistes est idéal ; les solistes cultivent la ligne mélodique avec délicatesse. Des extraits de messes et des motets composés par quelques Maîtres de Notre-Dame de Paris complètent le programme, interprétés avec la même ferveur, et font naître la même émotion.
Gérard Pangon

François Cosset : Missa sex vocum « Domine salvum fac regem » - Jean Veillot : Ave verum corpus ; Domine salvum fac regem – Jean Mignon : Procul maligni cædite Spiritus – Pierre Robert : Christe redemptor omnium ; Templi sacratas ; Tristis est anima mea – André Campra : Messe de Requiem
Caroline Weynants, Perrine Devillers, Caroline Dangin-Bardot (dessus), Lucile Richardot (bas-dessus), Rodrigo Carreto (haute-contre), François Joron, Randol Rodriguez, Thibault Givaja (taille), Etienne Bazola, Thierry Cartier (basses-tailles), Lysandre Châlon, Renaud Brès (basses)
Ensemble Correspondances
Direction musicale : Sébastien Daucé
1 CD Harmonia mundi HMM 902679
1 h 10 min

mis en ligne le vendredi 4 octobre 2024

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