Vendredi 29 mars 2024
Un cauchemar signé Alban Berg...
... qu'Albrecht dirige avec légèreté
Trois pièces pour orchestre op. 6 - Altenberg Lieder op. 4 - Sept lieder de jeunesse - Aimer, boire et chanter (arr. Alban Berg)

Imaginez un champ de bataille où des danseurs fous se mettraient à valser tandis qu’au loin une armée marche vers la mort au son des tambours : c’est le cauchemar qu’Alban Berg a mis en musique dans ses Trois pièces pour orchestre (1913). Cette sensation d’étouffement, Marc Albrecht la réussit complètement, grâce à un sens du détail très subtil, avec des touches très fines qui font sonner le Philharmonique de Strasbourg comme un immense ensemble de chambre, sans alourdir son interprétation de ces pages déjà très chargées de sens. Cette clarté est payante : on se sent ici comme au centre d’un tourbillon qui tournerait au ralenti. Dans les Altenberg Lieder comme dans les lieder de jeunesse avec une Christiane Iven sensuelle à souhait, Marc Albrecht a aussi la main très légère pour mettre en valeur ce lyrisme qui fait de Berg le plus délectable des trois membres de l’Ecole de Vienne. Le disque se termine avec la valse Aimer, boire et chanter de Johann Strauss fils, plus mélancolique que jamais dans cet arrangement fantomatique réalisé par Alban Berg lui-même.
Pablo Galonce

Trois pièces por orchestre op. 6 - Altenberg Lieder op. 4 - Sept lieder de jeunesse - Aimer, boire et chanter (arr. Alban Berg)
Christiane Iven (soprano)
Orchestre Philharmonique de Strasbourg
Direction musicale : Marc Albrecht
1 SACD PentaTone
59 min

mis en ligne le jeudi 11 février 2010

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