Vendredi 3 mai 2024
Tours - Concerts d’automne, 7ème édition, 2/2

Ce premier week-end se concluait en deux temps avec les pianistes Vardan Mamikonian et Florent Albrecht autour d’un Pleyel de 1849, restauré par Olivier Fadini en 2010 et appartenant à un collectionneur privé, et d’un piano moderne. Intitulé « Invitation à la danse », le récital du premier se focalisait sur l’idée de virtuosité, qu’autorise un tel instrument à la sonorité ample, généreuse et doté de basses rutilantes dont le Grand Théâtre se fait le serviteur zélé. C’est moins le Chopin rêveur de la Berceuse que celui des Mazurkas de l’opus 33 que Vardan Mamikonian enfourche avec un aplomb et une tonicité impressionnants, passant de la mélancolie – relative – de la 1ère aux soubresauts de la 4ème. Un cran supplémentaire, avec l’exaltation de l’héroïque Polonaise op. 44 et la conclusion explosive de l’Andante spianato et Grande Polonaise op. 22, plus connue dans sa version piano et orchestre mais dont la science de l’interprète s’affranchit de la version pour piano seul… Changement d’instrument, avec cette boutade de Mamikonian : « Avant, je jouais du piano… maintenant, de l’orgue » (photo) – ce qui se comprend aussitôt avec la Chaconne de la Partita BWV 1004 de Bach arrangée par Busoni ! Le feu crépite une dernière fois avec Liszt– Valse oubliée S 210 n° 1 et Rhapsodie espagnole S 254 – dont il existe d’ailleurs une version piano et orchestre par Busoni. Trois bis : une danse arménienne suivie d’une autre, signée de l’interprète et un final grandiose : son arrangement de la Danse du sabre de Khachaturian, compatriote arménien.

Deux heures plus tard, retour au Pleyel auréolé d’une atmosphère opposée, voire crépusculaire sous les doigts de Florent Albrecht – distingué il y a peu par un album consacré aux Nocturnes de l’Irlandais John Field (1782-1837) (voir ici [https://www.musikzen.fr/divertissement-de-salon/6795]), précurseur d’un piano romantique délicat admiré par Chopin, Mendelssohn et Liszt. L’interprète alterne les œuvres de Field et Chopin avec élégance et sens de la demi-teinte, simplicité de la ligne mélodique avec le premier, profondeur vocale avec le second, mais c’est Chopin qui remporte au final les suffrages avec le Nocturne en ut dièse mineur op. posthume, la Fantaisie op. 49 et le célèbre Nocturne op. 9 n° 2, que Florent Albrecht reprendra en bis.         
                                    
 Franck Mallet

• Grand Théâtre de Tours, dimanche 15 octobre, 11h & 15h
 
• Concerts d’automne à Tours, Week-end 2 :
« Bach minimaliste » par La Tempête, dir. S.-P. Bestion le 20/10 (Grand Théâtre) ; « Le cabinet de curiosités, les instruments oubliés » par R. Prosseda (piano pédalier) le 21/10 (Grand Théâtre) ; « Kantaten », Buxtehude & Bach par l’Ensemble Consonance, dir. F. Bazola le 22/10 (église Notre Dame, La Riche). Et aussi Bach & Chopin par B. Schütz les 19/10 (La Grange, Luynes) et 21/10 (Château du Coudray Montpensier, Seuilly).

Photo : Vardan Mamikonian (concerts-d’automne/Remi-Angeli)

• Chopin, Bach/Busoni et Liszt par Vardan Mamikonian (piano) ; Field et Chopin par Florent Albrecht (piano)


mis en ligne le mercredi 18 octobre 2023

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.