Vendredi 3 mai 2024
Théâtre et ferveur
Le Concert d'Astrée au meilleur de sa forme
Campra - Messe de Requiem
Les trois compositeurs de ce CD sont à l’aise aussi bien à l’église qu’à la scène, mais c’est surtout par ses opéras qu’à partir de 1733 Rameau se fit un nom. Son « In Convertendo Dominus » (1713-1715) est le seul de ses motets dont l’autographe nous est parvenu. Est racontée la joie du peuple d’Israël à la fin de sa captivité à Babylone. « In Exitu Israel » de Mondonville établit un parallèle entre le passage de la mer Rouge après la fuite d’Egypte et la traversée du Jourdain avant l’entrée dans la Terre promise. On passe de la mort à la vie. Campra composa son Requiem en 1723, nous dit-on, alors qu’il était vice-maître de chapelle à la Chapelle royale. L’œuvre, un des sommets du répertoire religieux français de la première moitié du XVIIIe siècle, relève aussi bien du style instrumental issu de Corelli que de la polyphonie vocale à relents grégoriens. Ces trois ouvrages ont déjà été enregistrés, ceux de Rameau et de Campra en plusieurs versions. On a là des interprétations qui feront date, notamment par un côté théâtral n’excluant pas la ferveur. Mondonville en profite tout particulièrement : vigueur de l’introduction instrumentale, accents incisifs du volet n°4 « Montes exsultaverunt », beauté mélodique du « Qui timent dominum ». Pour ce type de musique, une priorité.
Marc Vignal
André Campra : Messe de Requiem - Jean-Philippe Rameau : In Convertendo Dominus - Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville : In Exitu Israel.
Marie Perbost, Emmanuelle Ifrah (dessus), Samuel Boden (haute-contre), Zachary Wilder (taille), Victor Sicard (basse-taille)
Le Concert d’Astrée
Direction musicale : Emmanuelle Haim
2 CD Erato 5054197504686 (Warner Classics)
1 h 29 min
mis en ligne le lundi 25 décembre 2023
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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