Mercredi 24 avril 2024
Sur les hauteurs de l’alto
Le lyrisme selon Brahms par un trio de rêve
Brahms : Sonates op. 120 - Zwei Gesänge - Wiegenlied

Ce n’est pas un hasard si l’alto-instrument et l’alto-voix portent le même nom. Tous deux chantent, et souvent dans le même registre mélancolique. Pas non plus un hasard si au soir de sa vie (1890), Brahms fait chanter l’alto (ou la très vocale clarinette, au choix) dans ses deux Sonates op. 120, en écho aux Zwei Gesänge pour voix (alto ou… baryton), alto et piano, souvent associés à la Rhapsodie pour… contralto. Comme le note Brigitte François-Sappey dans son riche texte d’introduction de ce CD, ces deux Sonates ont même séduit les wagnériens, ennemis jurés de Brahms. Celui-ci n’y essaie pourtant pas de faire moderne, achevant plutôt de creuser son propre sillon. C’est ce que fait apparaître ce programme, où l’alto d’Antoine Tamestit entretient avec la voix de baryton de Matthias Goerne un dialogue d’égal à égal, postlude aux deux Sonates où cet instrument trop souvent jugé monochrome signe comme un chant du cygne du romantisme, en compagnie du piano jonglant entre l’intime et le symphonique de Cédric Tiberghien (superbe Bechstein). En guise d’interludes, les arrangements alto-piano des Lieder Nachtigall (op. 97) et Wiegenlied (op. 49) achèvent de cultiver la nostalgie.
François Lafon

Sonates op. 120 - Zwei Gesänge - Nachtigall - Wiegenlied -
Antoine Tamestit (alto), Cédric Tiberghien (piano), Matthias Goerne (baryton)
2 CD Harmonia Mundi HMM 902652
54 min

mis en ligne le mardi 16 mars 2021

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