Vendredi 29 mars 2024
Suites transfigurées
Mauro Valli illumine les Suites de Bach pour violoncelle
 
Le même, pas pareil
Anne Gastinel,
la sobriété
Bach in Bologna

Au début du 18ème siècle, des compositeurs de Bologne, dont Torelli, parcourent l’Allemagne du Nord emportant avec eux les partitions pour violoncelle de Gabrielli. Le compositeur bolognais, mort en 1690, parmi les tout premiers à élever le violoncelle au rang de soliste sans accompagnement ni basse continue, était encore apprécié au point d’être nommé à la fois le Corelli et le Domenichin du violoncelle. Il est alors possible que Bach, toujours à l’affût de partitions italiennes ou françaises, ait eu entre les mains les sept Ricercari per violoncello solo de Domenico Gabrielli et que cette circonstance ait laissé des traces dans l’écriture des six Suites. Le pari auquel se livre Mauro Valli nécessite un changement de diapason (mais aussi une autre approche des ornementations) et en choisissant celui de Gabrielli, il transfigure véritablement ces Suites qui deviennent lumineuses, tout empreintes d’une légèreté sans inconséquence, et en accentuent le caractère à la française. Ces choix sont sans doute discutables et critiquables, nous dit Mauro Valli, mais reconnaissons avec lui qu’ils sont sincères et, sans lui, que son interprétation est séduisante. Contrairement à bien d’autres hypothèses de lectures possibles qui s’essoufflent au fur et à mesure de leur déroulement, c’est ici l’inverse. Ce qui pouvait paraître quelques peu diaphane au départ gagne peu à peu en cohérence et plénitude. 
Albéric Lagier

J.S. Bach : six suites pour violoncelle seul sans basse continue, BWV 1007 à 1012 - D. Gabrielli : sept Ricercari per violoncello solo
Mauro Valli
3 CD Arcana A459
3 h 16 mn

mis en ligne le mardi 16 avril 2019

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