Vendredi 19 avril 2024
Sous le charme de Paganini
Résurrection de duos pour violon et basson
Paganini l’insolite

Que faisait Paganini avant de faire ses Caprices ? D’abord, il dansait la Carmagnole : en 1794, à douze ans, il compose, dans sa ville natale de Gênes, des variations pour violon et guitare sur cet air né en Italie mais rendu célèbre par la Révolution Française. Six ans plus tard, déjà doué comme pas un et cabot comme pas deux, il imagine des duos pour violon et basson. Comme ses innombrables petites pièces pour violon et quelque chose (au choix : mandoline, chœur, piano, orchestre, guitare…), ces duos ont été éclipsés par ses Caprices et ses cinq Concertos pour violon à tel point qu’ils ne furent exhumés qu’en 1990 et que cet enregistrement n’en est que le deuxième enregistrement mondial. Mais ça en valait la peine. A défaut de pouvoir classer ces duos parmi les chefs d’œuvre de la musique mondiale, on peut les ranger au rayon des « pièces de charme » : à leur impétuosité (Paganini fut tout au long de sa vie un homme de tempérament), s’ajoute une écriture « naturelle » (Paganini n’en est pas encore à chercher la complication à tout prix) et le plaisir, plutôt rare, d’entendre les joyeux gloussements du basson. Parfois, l’atmosphère de ces duos se rapproche de celle des sonates pour violon et piano de Schubert, œuvres de jeunesse, elles aussi, sans prétention, mais agréablement divertissantes.
Gérard Pangon

PS : les œuvres de David W. Solomons et Jean-René Combes-Damiens qui figurent ici en première mondiale sont d’une tout autre trempe.

Paganini : Trois duos pour violon et basson – Solomons : Floreat Rosa Divina – Combes-Damiens : Omaggio
Pavel Eret (violon), Franck Leblois (basson)
1 CD Calliope CAL 1206
1 h 01 min

mis en ligne le mardi 27 mars 2012

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