Vendredi 29 mars 2024
Schein, un cantor avant le Cantor
La sobriété de l’Europe du nord alliée à l’expressivité italienne
Ich will schweigen

Un siècle avant Bach, le Cantor de Saint Thomas de Leipzig se nomme Johann Hermann Schein, né en 1586, et ses fonctions sont déjà les mêmes que celles qu’assurera Jean-Sébastien : l’ordinaire de Saint Thomas et Saint Nicolas, les musiques de circonstance et l’animation musicale de Leipzig selon les souhaits de son employeur, le Conseil de la Ville. D’où le grand nombre de partitions profanes et sacrées signées par Schein et son importance au milieu des musiciens de son temps. Installé à Leipzig en 1616, soit un siècle après la publication des 95 thèses de Martin Luther, et issu d’une famille de pasteurs, il œuvre dans un univers où le protestantisme est solidement ancré. Mais étrangement, alors qu’à la différence d’Heinrich Schütz, son contemporain, il n’a jamais mis les pieds en Italie, c’est lui qui, le premier, réussit une habile synthèse entre le style italien, avec son expressivité et son côté affectif, et le style plus réservé de l’Europe du nord. En même temps qu’il met en évidence quelques musiciens peu connus du baroque allemand (Johann Krieger, Johann Schelle, Heinrich Scheidemann…), cet album fait joliment ressentir les originalités de Schein, en particulier avec un Erbarm dich mein magnifiquement interprété.
Gérard Pangon

Airs et motets de Johann Hermann Schein, et de Johann Krieger, Gottfried Reiche, Johann Schelle, Heinrich Scheidemann, Heinrich Bach, Jean Sébastien Bach
Alice Foccroulle (soprano), Béatrice Mayo-Felip (soprano), Reinoud van Mechelen (ténor)
In Alto
Direction musicale : Lambert Colson
1 CD Ramée Outhere RAM 1401
1 h 03 min

mis en ligne le mardi 31 mars 2015

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