Vendredi 3 mai 2024
Romantisme tchèque
Belles découvertes slaves grâce au Trio Hélios
Bohemia

Qu’un jeune trio français se consacre à des œuvres tchèques est en soi remarquable, et il faut saluer encore davantage tant la haute qualité de l’interprétation que le choix des œuvres. Rien de Dvorak, pas même son célèbre Dumky, mais on ne perd pas au change. Daté de 1902, le Trio en ré mineur opus 27 « Quasi una ballata » de Vitezstav Novak (1870-1949) est un des sommets du répertoire romantique tchèque pour trio. Le compositeur le qualifia de « fruit du pessimisme baudelairien le plus noir ». Il est d’un seul bloc et dure un peu plus d’un quart d’heure, mais on y décèle cinq mouvements enchaînés, le tout se terminant sur un épisode « douloureux, mais résigné ». On y trouve des échos de cet autre sommet qu’est le Trio en sol mineur opus 15 de Smetana (1855), à caractère autobiographique : l’auteur venait de perdre sa fille de quatre ans et demi. Son modèle était Liszt, et ce dernier devait plus tard fortement apprécier cette « confession de l’âme ». Alors que les deux premiers mouvements évoluent dans un climat funèbre, le climat s’éclaircit à la fin du dernier. Chez Zdenek Fibich (1850-1900) se mêlent les influences tchèques et allemandes (Mendelssohn, Schumann). Son Trio en fa mineur est une œuvre de jeunesse (1872) : trois mouvements, avec au centre une sorte de romance sans paroles. Fondé en 2014 par des diplômés du Conservatoire national supérieur de Paris, le trio Hélios signe ici une réalisation à marquer d’une pierre blanche.
Marc Vignal

Vitezslav Novak : Trio opus 27 « Quasi una ballata » - Zdenek Fibich : Trio en fa mineur - Bedrich Smetana : Trio opus 15
Trio Hélios
1 CD Mirare MIR662
1 h 02 min

mis en ligne le lundi 19 juin 2023

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