Jeudi 10 octobre 2024
Quitte ou double ?
50 ans après sa version Ozawa, Toronto retente l’aventure avec Gimeno
Messiaen : Turangalîla-Symphonie

Cadeau de bienvenue du Symphonique de Toronto au jeune chef espagnol Gustavo Gimeno, son nouveau directeur musical, Turangalîla-Symphonie de Messiaen fêtera en 2029 son quatre-vingtième anniversaire et se porte comme un charme si l’on en juge par le nombre d’exécutions depuis sa commande par Koussevitzky (Boston, 1949) sans compter une pléthore d’enregistrements – dont le plus fameux, celui d’Ozawa à la tête de ce même orchestre (RCA, 1968). « Chant d’amour, hymne à la joie, temps, mouvement, rythme, vie et mort » en sanskrit pour son auteur, cette partition flamboyante et tapageuse rudoie à plaisir le piano, les ondes Martenot et leur chant « futuriste » ainsi que le célesta, le vibraphone et le glockenspiel traités comme un orchestre balinais. Baigné par un orchestre particulièrement généreux, tant du côté des cuivres que des cordes et sa batterie de percussions, ce combo de solistes charrie un flot dense et haletant, quasi continu durant les dix mouvements, excepté le sixième « Jardin du sommeil d’amour » – au climat serein si bien restitué par les interprètes. Une version somptueuse et détaillée qui n’a pas à rougir face à cette référence absolue préservée cinquante ans plus tôt par la même formation dirigée par son directeur de l’époque (citée plus haut), pour une œuvre d’un Messiaen influencé autant par Varèse… que par Hollywood.                           
Franck Mallet

Messiaen : Turangalîla-Symphonie
Nathalie Forget (ondes Martenot), Marc-André Hamelin (piano)
Orchestre symphonique de Toronto
Direction musicale : Gustavo Gimeno
1 CD Harmonia Mundi HHM 905336
1 h 13 min

mis en ligne le vendredi 17 mai 2024

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