Vendredi 29 mars 2024
Programme de rêve
Beethoven entre cimes et abîmes, par Jonas Vitaud
Beethoven 1802, Testament de Heiligenstadt

"Beethoven 1802, à l’espérance" : que n’y avait-on pensé avant ? 1802, c’est l’année du testament d’Heiligenstadt, où Beethoven entre en surdité comme en un sacerdoce contraint. Or que compose-t-il en cette sombre période ? Les conquérantes Variations « Eroica » (sur un thème de son ballet Les Créatures de Prométhée), les aimables Bagatelles op. 33, comme un regard en arrière sur le classicisme de Haydn et Mozart, les sereines Variations op. 34, mais aussi la Sonate op. 31 n°2 dite « La Tempête », angoissée, obsessionnelle et toute en sautes d’humeur, sorte de journal de ses tourments. Un programme de rêve, entre aveu et mystère, pour le pianiste Jonas Vitaud, lequel se livre brillamment à l’exercice de porosité des œuvres entre elles. Sur ses Variations « Eroica » plane le doute de la désillusion (Bonaparte le libérateur va se révéler tyran), et sous ses doigts les Bagatelles ont un goût de nostalgie. Quant à la Sonate « La Tempête », bien aimée des pianistes angoissés, Sviatoslav Richter en tête, il en articule les hiatus, brouillards et ressassements avec un très sûr sens de la dramaturgie (le titre est emprunté à l’ultime pièce de Shakespeare). 
François Lafon

Variations Eroica op. 35 – Sept Bagatelles op. 33 – Sonate op. 31 n°2 « La Tempête » - Six variations op. 34
Jonas Vitaud (piano)
1 CD Mirare MIR 562
1 h 21 min

mis en ligne le lundi 19 juillet 2021

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