Vendredi 19 avril 2024
Pour l’alto
Antoine Tamestit dans l’ambiguïté Hindemith
Bratsche !

Les hommages à Hindemith venant de France sont suffisamment rares pour faire de ce disque une vraie exception. Comme Tabea Zimmermann il y a quelques mois (voir ici, Antoine Tamestit se devait de rendre justice à un compositeur, lui même altiste, qui a écrit quelques pages fondamentales pour l’alto mais reste, cinquante ans après sa mort, encore méconnu de ce côté-ci du Rhin. Ce programme possède aussi la vertu de présenter toute la richesse d’une musique qui garde les liens avec la tradition mais avec un ton moderne, parfois aride, et qui sans jamais se prendre au sérieux frôle de temps en temps l’abstraction cérébrale. Hindemith n’est pas sec pour autant. Il suffit d’écouter le début de la Sonate op. 11 n° 4 pour se convaincre du contraire, du moins dans cette vibrante interprétation. Si la Trauermusik (musique funèbre à la mémoire de Georges V d’Angleterre) est de temps en temps jouée en concert, Der Schwanendreher (concerto sur d’anciens chants populaires) montre encore mieux ce qu’Hindemith savait faire avec l’alto, et Antoine Tamestit (qui brosse un portrait du compositeur dans le texte de présentation) lui rend bien justice. Le clou du disque est pourtant une Sonate pour alto solo op. 11 n° 5 lunaire, le tour de force à vous faire aimer enfin Hindemith.
Pablo Galonce

Sonate op.11 n°4 pour alto et piano ; Sonate op.25 n°1 pour alto solo ; Der Schwanendreher ; Trauermusik
Antoine Tamestit (alto), Markus Hadulla (paino)
Orchestre symphonique de la Radio de Francfort
Direction musicale : Paavo Järvi
1 CD Naïve V 5327
1 h 07 min

mis en ligne le lundi 17 février 2014

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