Samedi 30 mars 2024
Petites pièces immortelles
Vanessa Benelli Mosell s'épanouit dans l'univers de Stockhausen
[R]évolution

Durant les années cinquante, Karlheinz Stockhausen compose une série de onze petites pièces pour piano qu’il appellera plus tard ses « dessins ». L’ensemble de ces miniatures stylistiques fourmille d’inventions rythmiques, de coups de force, d’anti-mélodies à peine susurrées, d’enchaînements insolites, d’harmonies dézinguées, de silences plus qu’éloquents… S’attaquer à ces Klavierstücke n’est pas à la portée du premier venu, non seulement parce qu’il est nécessaire d’avoir une technique de virtuose, mais aussi parce qu’il s’agit d’en saisir la structure globale, l’organisation et l’esprit même qui caractérisent la « révolution Stockhausen ». Vanessa Benelli Mosell possède ces talents, d’autant plus qu’elle a eu la chance de travailler en 2006-2007 avec Stockhausen lui-même durant les derniers mois de l’existence du compositeur. Son interprétation témoigne d’une grande maîtrise, elle parvient à créer la tension même lorsqu’il faut décliner plus d’une centaine de fois l’accord d’ouverture du Klavierstück IX, et c’est avec enthousiasme qu’elle offre ces œuvres à la sagacité de l’auditeur. Après ces morceaux de bravoure, la suite pour piano de Karol Beffa fait figure de parent pauvre, et les extraits de Petrouchka prennent un petit coup de vieux.
Gérard Pangon

Stockhausen : Klavierstücke I à V, VII, VIII, IX – Beffa : Suite pour piano (La volubile, La ténébreuse, la déjantée) – Stravinsky : Petrouchka (Danse russe, Chez Petrouchka, La semaine grasse)
Vanessa Benelli Mosell (piano)
1 CD Decca 481 1616
59 min

mis en ligne le mercredi 29 juillet 2015

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