Jeudi 25 avril 2024
Norma, si loin si proche
Cecilia Bartoli donne un ton nouveau à l’héroïne de Bellini
 
Le même, pas pareil
Maria Callas, Norma for ever
Norma

Cecilia Bartoli aime les pochettes choc : inquisiteur au crâne rasé pour Mission, louve romaine façon Anna Magnani pour Norma. Du jamais entendu cette Norma, selon les intéressants textes de pochette, conçus pour justifier l’accession de l’atypique mezzo au rôle immortalisé par Maria Callas. Tout a déjà été essayé, en réalité, à commencer par la restitution à une soprano du rôle d’Adalgisa, la seconda donna, longtemps distribué à une mezzo. C’est plutôt dans le ton, dans la compréhension générale de l’œuvre que réside la nouveauté : orchestre nerveux et cursif (La Scintilla, formation à l’ancienne de l’Orchestre de l’Opéra de Zürich, dirigée par le baroqueux Giovanni Antonini), chœurs agressifs (mais impeccables), chanteurs formés à Rossini plutôt qu’à Puccini. Aux Norma grandes dames outragées, Bartoli oppose un personnage plus moderne, plutôt Rosine montée en graine que passionaria, mais évitant les minauderies vocales qui gâchaient sa Somnambule. Même remarque pour Sumi Jo en Adalgisa au timbre inoxydable et pour John Osborn en Romain infidèle, vocalement plus fragile mais moins conventionnel que les Franco Corelli et Mario Del Monaco du passé. 
François Lafon

Norma
Cecilia Bartoli (Norma), Sumi Jo (Adalgisa), John Osborn (Pollione), Michele Pertusi (Oroveso), Liliana Nikiteanu (Clotilde), Reinaldo Macias (Flavio)
International Chamber Vocalists, Orchestra La Scintilla
Direction musicale : Giovanni Antonini
2 CD Decca 478 3517
2 h 21 min

mis en ligne le lundi 17 juin 2013

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