Jeudi 18 avril 2024
Musiques de nuit à géométrie variable
Isabelle Druet plonge les Nuits d'été dans un jardin nocturne
Jardin nocturne

Puisque Les Nuits d’été supportent mal la concurrence, qu’elles représentent à elles seules la mélodie française tout en restant à part, Isabelle Druet, mezzo-soprano, Victoire de la musique 2010, baroqueuse reconnue mais aussi capable de chanter Carmen (ce qu’elle vient de faire à Nancy), les a installées au centre d’un « jardin nocturne », où l’on retrouve Poulenc (Nous avons fait la nuit), Fauré (Clair de lune), Hahn (Dans la nuit), Chausson (Serre d’ennui), Halphen (Le jour succombe), Massenet (Nuit d’Espagne). Il y a même un comédien, Christian Pageault, qui dit sobrement Hugo (Nuit), Gaston Couté (Sur le pressoir), tandis qu’elle-même, comédienne de formation, se réserve Baudelaire (Tristesse de la lune). Rien de soporifique dans tout cela. Isabelle Druet a de la diction et de l’expression, et sait planter des décors contrastés, sans surjouer ni tomber dans l’explication de texte. Comme elle a aussi une voix étendue, elle ne fait qu’une bouchée des Nuits d’été, conçues par Berlioz pour plusieurs chanteurs, hommes et femmes. Est-ce la faute à la prise de son ? Johanne Ralambondrainy l’accompagne avec style, mais son piano est un peu trop discret face à une voix aussi opulente.
François Lafon  

Mélodies d'Hector Berlioz, Gabriel Fauré, Francis Poulenc, Reynaldo Hahn, Ernest Chausson, Jules Massenet, Fernand Halphen
Isabelle Druet (mezzo-soprano), Christian Pageault (récitant), Johanne Ralambondrainy (piano)
1 CD Aparté AP 013
1 h 08 min

mis en ligne le jeudi 10 mars 2011

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