Vendredi 19 avril 2024
Montagnes russes
Le Trio Metral associe avec bonheur Chostakovitch et Weinberg
Piano Trios
Deux frères (Joseph au violon, Victor au piano) et une sœur (Justine au violoncelle), le Trio Metral joue en famille un couple désormais inséparable : Chostakovitch, le père spirituel, et Weinberg, le fils prodigue, cadet d’à peine 13 ans du premier et dont l’œuvre ne cesse de sortir de l’ombre. Les liens entre les deux compositeurs ne sont jamais plus évidents que dans leurs trios avec piano. Dans ceux de Chostakovitch, les Metral jouent la carte de l’ironie et de l’amertume, surtout dans un Premier Trio de jeunesse qui mérite décidément à être mieux connu, tandis que dans le deuxième, chef d’œuvre des années de guerre, l’interprétation au scalpel souligne la colère qui sous-tend ce lamento. Ce serait déjà très bien si on en restait là, mais le meilleur du disque arrive peut-être à la fin avec une interprétation haletante du Trio op. 24 de Mieczyslaw Weinberg : composé un an après (1945) le deuxième de Chostakovitch, il partage la même rage et la même désolation sans en être pourtant une page épigonale. Bien au contraire, les Metral captent toute l’originalité du style de Weinberg, et sortent vainqueurs de ce tour de force, véritable montagne russe émotionnelle qui nous fait balloter entre moments de rage et d’autres de pur anéantissement. Une claque.
Pablo Galonce
Chostakovitch : Trio n° 1 en ut mineur op. 8 - Trio n° 2 en mi mineur op. 67. Weinberg : Trio en la mineur op. 24
Trio Metral
1 CD La Dolce Volta LDV 81
1 h 08 min
mis en ligne le mercredi 4 août 2021
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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