Jeudi 18 avril 2024
Le charme discret de la bourgeoisie
Javier Perianes et l’art de la discrétion chez Mendelssohn
Lieder ohne Worte

Trop bourgeoises, trop bien élevées... Les œuvres pour piano de Mendelssohn n’ont pas la meilleure réputation : à l’époque de Schumann, Liszt et Chopin, elles seraient l’épitomé de cet art de la retenue si loin de la fièvre romantique. Plus que dans un salon ou une salle de concert, c’est certainement dans l’intimité domestique que l’on imagine les Lieder ohne Worte publiées en huit recueils différents et auxquelles ce programme fait la partie belle. Ces « chansons sans paroles » sans texte ni sous-texte sont pourtant d’une subtilité qui mettent l’interprète à l’épreuve. Javier Perianes ne manque pas de qualités pour réussir dans une sélection de ces miniatures : un toucher à faire chuchoter le piano, un sens de la couleur, une capacité à créer une atmosphère en quelques traits seulement. Quand il le faut, il sait aussi s’effacer devant le texte pour trouver la simplicité et révéler ce qui est caché derrière l’art si typiquement mendelssohnien. Ce portrait ne serait pas complet sans l’hommage à Bach (prélude et fugue op. 35 n° 1), le sautillant Rondo capriccioso et surtout les Variations sérieuses, où Perianes dévoile une autre facette, autrement plus virtuose, de Mendelssohn au piano.
Pablo Galonce

Lieder ohne Worte (sélection) - Andante con variazioni op. 82 - Rondo capriccioso op. 14 - Prélude et fugue op. 35 n° 1 - Variations sérieuses op. 54
Javier Perianes (piano)
1 CD Harmonia Mundi HMC 902195
1 h 16 min

mis en ligne le lundi 1 décembre 2014

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