Jeudi 28 mars 2024
L’art du clair-obscur
Harnoncourt ne lâche rien dans Mozart
Marche n° 1 en ré majeur K 335 - Sérénade en ré majeur K. 320 \"Posthorn-Serenade\"- Symphonie en ré majeur K. 385 \"Haffner\"

Toute une génération de chefs, de Simon Rattle à Teodor Currentzis, a tiré quelque chose du Mozart de Nikolaus Harnoncourt. Loin d’être dépassé par ces élèves, le chef reste le mozartien le plus radical qui soit. L’âge avançant, on aurait pu s’attendre à ce qu’il arrondisse les angles, tempère ses ardeurs et lâche un peu de lest : que nenni. Quarante ans après ses enregistrements avec le Concertgebouw d’Amsterdam, mais maintenant avec son Concentus Musicus, ce Mozart est toujours aussi cinglant, avec une manière d’élever les contrechants au premier rang et de marquer nettement les contrastes. Même dans les galanteries de la Sérénade « cor de postillon », œuvre à priori festive, Hanoncourt ne laisse pas passer la moindre occasion de souligner, avec un art du clair-obscur unique, les accents les plus dramatiques jusqu’au mouvement lent, devenu le cœur de l’œuvre. La Symphonie « Haffner », elle, est grandiose, avec un premier mouvement porté par un souffle incendiaire, et un menuet qui est tout sauf un moment de détente, pour finir dans un Presto exultant. Une leçon de maître.
Pablo Galonce

Marche n° 1 en ré majeur K 335 - Sérénade en ré majeur K. 320 'Posthorn-Serenade'- Symphonie en ré majeur K. 385 'Haffner'
Concentus Musicus Wien
Direction musicale : Nikolaus Harnoncourt
1 CD Sony
1 h 11 min

mis en ligne le lundi 24 février 2014

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