Jeudi 25 avril 2024
Faisons un rêve
Le clavecin allemand du XVIIIème dans toute sa splendeur
Ich schlief, da traümte mir

Il y a mille et une manières de  concevoir un programme  d’œuvres pour clavecin du domaine allemand. Celui qui nous parvient est placé sous le signe du sommeil, des rêves et du réveil, rien donc de plus naturel que de mettre en exergue une  célèbre déclaration du mage Prospero à la fin de La Tempête de Shakespeare. On commence (on le retrouvera plus tard) avec Carl Philipp Emanuel Bach : La  Stahl et Les langueurs tendres Wq.117/25 et 30, deux «  pièces caractéristiques » entourant la transcription du lied An den Schlaf (Au sommeil) Wq.202/30. Rêverie Fk.27 de Wilhelm Friedemann  et les deux pièces intitulées « Sommeille » de Christoph Graupner ont évidemment leur place ici. De la suite Uranus de Johann Kaspar Fischer, on entend trois extraits invitant, nous dit-on, à regarder les étoiles, à contempler l’harmonie des sphères, et dans les sonates bibliques de Johann Kuhnau la mort et les visages de rêve jouent un rôle central. J. S. Bach ne pouvait qu’être au rendez-vous, avec « Komm süsser Tod » (Viens douce mort) et le prélude BWV 921, et Carl Philipp Emanuel réapparait avec des variations sur le lied « Ich schlief, da traümte mir » (J’ai rêvé alors que je dormais) : d’où l’appellation de ce CD. La vaste fantaisie Fk.15 de Wilhelm Fridemann Bach est qualifiée à juste titre de « point culminant de cette nuit mouvementée. » Anne Marie Dragostis joue sur un beau clavecin Zeil de 1728, du Musée des Arts Décoratifs de Hambourg.
Marc Vignal

Œuvres de C.P.E.,W.F. et J.S. Bach, Johann Kaspar Fischer, Christoph Graupner et Johann Balthasar Kehl
Anne Marie Dragostis (clavecin)
1 CD Encelade ECL 2002
1 h 06 min

mis en ligne le mercredi 16 février 2022

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