Vendredi 26 avril 2024
Esprit viennois
Avec le Trio Busch, Schubert caracole
Schubert - Trio opus 99 – Forellenquintett – Busch Trio

Composés à une ou deux années d’intervalle, les deux trios de Schubert sont des œuvres jumelles qui révèlent deux facettes du compositeur : le second, en mi bémol majeur opus 100, écrit en 1827 par un musicien malade qui mourra un an plus tard, est un concentré d’angoisse ; le premier, en si bémol majeur opus 99, respire une certaine joie de vivre (toute relative, on est chez Schubert). Schumann, que la nature ne prédestinait pas au bonheur, disait d’ailleurs : « Un coup d'œil sur le Trio de Schubert opus 99 et les misères de notre existence disparaissent : le monde redevient frais et lumineux. » Le Trio Busch aborde donc ce Trio opus 99 avec dynamisme, mené par un piano qui caracole. La berceuse du second mouvement est infiniment chantante, et les deux mouvements suivants, Scherzo et Rondo, sont pris sur un rythme qui évoque les ländler, ces musiques populaires que Schubert aimait tant, non sans quelques passages à l’atmosphère plus tendue, comme des éclairs dramatiques qui préfigurent la détresse. Autant le Trio Busch interprétait le Trio opus 100 de façon plutôt musclée (voir ici), autant il fait montre ici d’un esprit viennois tout à fait remarquable, digne de ses illustres ainés les frères Busch, Adolf et Hermann, avec Rudolf Serkin. Le Quintette « La Truite » constitue dans la même veine apaisée un joli complément.
Gérard Pangon

Trio en si bémol majeur opus 99 ; Quintette « La Truite » en la majeur D.667
Trio Busch, Daniel Palmiro (alto), Naomi Shaham (contrebasse)
1 CD Alpha-Classics Alpha 884 (Outhere)
1 h 20 min

mis en ligne le mercredi 21 décembre 2022

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