Vendredi 26 avril 2024
Equilibre enviable
Brahms en toute convivialité
Sextuors à cordes

Comme le remarque l’expert Jean-Michel Molkhou dans son remarquable texte de pochette, les œuvre de Brahms vont par paire. Ainsi ses deux Sextuors à cordes, requérant un quatuor augmenté d’un second alto et d’un second violoncelle, sont-ils rapprochés dans le temps (1860-1865, Brahms n’a pas encore trente ans) et ont pour particularité d’être doublement précurseurs : dans son œuvre d’abord mais aussi dans l’histoire de la musique de chambre pour cordes, où ils serviront d’exemples à Dvorak autant qu’à Schönberg. Ce sont en tous cas deux chefs-d’oeuvre, le premier porté par un célèbre Andante ma moderato en six variations, le second « de la même veine joyeuse » selon le compositeur, dont la conception de la joie n’allait pas sans mélancolie. Suivant une tradition voulant que lorsqu’un quatuor à cordes constitué est à l’origine du projet, les deux interprètes « supplémentaires » soient des grands solistes, les Belcea ont fait appel à Tabea Zimmermann (alto) et Jean-Guihen Queyras (violoncelle), tous deux cultivant la finesse et l’art du « jouer avec » plutôt que celui de se mettre en avant. Comme ils ont leur place dans le cercle des grandes versions discographiques, on dira leur interprétation plus lumineuse que celle du Quatuor Amadeus (…and friends - Deutsche Grammophon) mais moins ludique que celle de Yehudi Menuhin (idem  – Warner). Un équilibre tout trouvé, en quelque sorte.
François Lafon

Sextuors à cordes n° 1 op. 18 et ,° 2 op. 36
Quatuor Belcea, Tabea Zimmermann (alto), Jean-Guihen Queyras (violoncelle)
1 CD Alpha-Classics Alpha 653 792 (Outhere)
1 h 16 min

mis en ligne le jeudi 31 mars 2022

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