Jeudi 28 mars 2024
Entre de la Tour et Delacroix
Iddo Bar-Shaï pare François Couperin de troublantes couleurs
 
Le même, pas pareil
Couperin le précurseur selon Alexandre Tharaud
Les Ombres Errantes

Clavecin ou piano? Clavecin, répondront les puristes. Quoique… On sait depuis Marcelle Meyer ou plus récemment Alexandre Tharaud, que les tableaux, portraits, pièces de caractère, carillons, chants d’oiseaux ou paysages de l’âme classés par François Couperin en « ordres » aux lois assez mystérieuses s’accommodent bien du piano, de ses couleurs, de sa capacité à chanter. Tharaud, dans un album qui a renouvelé l’exploit de son Rameau au piano, s’est souvenu qu’il a décrypté Chopin à la lumière de Couperin, et que Couperin porte donc en germe un large avenir. Le pianiste israélien Iddo Bar-Shaï, qui s’est fait connaître avec des Sonates de Haydn fortement poétiques, va plus loin, en conférant à vingt-cinq de ces courts métrages musicaux une ampleur et une richesse sonore qui par moments frôlent l’anachronisme, mais en réussissant le prodige de ne pas y tomber. Il va chercher dans ces pièces difficilement déchiffrables à force d’être elliptiques des clairs-obscurs évoquant à la fois de La Tour et Delacroix. On peut se précipiter sur les enregistrements au clavecin de Scott Ross ou de Blandine Verlet comme sur des antidotes. Rien ne dit pourtant que dans l’esprit, il soit si loin d’eux. 
François Lafon

Les Ombres Errantes - Soeur Monique - Le Tic-Toc-Choc, ou Les Amillotins - La Muse-Plantine - Le Rossignol-en-Amour - Double du Rossignol - Les Petits Ages : La Muse Naissante; L'Enfantine - Les Tambourins - La Misterieuse - La Petite Pince-Sans-rire
Iddo Bar-Shaï (piano)
1 CD Mirare MIR 195
1 h 10 min

mis en ligne le lundi 6 mai 2013

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.