Jeudi 25 avril 2024
Eh bien, dansez maintenant !
La violiste Myriam Rignol dévore Bach avec gourmandise
Bach – 6 Suites
Les Suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach ont-elles été écrites pour l’instrument que nous connaissons aujourd’hui ? Pas sûr. Sigiswald Kuiken est même convaincu que Bach les a écrites pour violoncello da spalla, violoncelle d’épaule, et leur interprétation à l’alto par Antoine Tamestit pourrait le confirmer. En tout cas, tous les grands violoncellistes s’y sont attaqués, Mstislav Rostropovitch a même transformé le Prélude de la Première Suite en tube planétaire le 11 novembre 1989 devant le Mur de Berlin en train de s’écrouler. Autre cadre, feutré, celui-là, et autre instrument, c’est aujourd’hui à Versailles que Myriam Rignol, violiste hors pair, escalade cet himalaya avec une vivacité et une élégance qui rappellent que si nombre de ses prédécesseurs les ont fait chanter, ces Suites sont des suites de danses. En forçant sur la caricature, on pourrait même dire que sa viole fait l’apologie d’une certaine frivolité française en réponse à la rigueur un tantinet germanique issue parfois du violoncelle. Le Prélude de la Sixième suite, par exemple, est plus rond que saccadé, plus goulu que trépidant. Résultat : la moindre parcelle d’austérité se met à irradier, et l'on goûte ce Bach avec gourmandise.
Gérard Pangon
Les 6 Suites pour violoncelle seul BWV 1007 à 1012
Myriam Rignol (viole de gambe)
2 CD Château de Versailles CVS040
2 h 37 min
mis en ligne le jeudi 7 octobre 2021
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deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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