Vendredi 29 mars 2024
Des hauts (beaucoup) et des bas (un peu)
Les doutes de Franz Schubert déteignent sur Paul Lewis
The Late Pianos Sonatas

Lorsqu’il commence son voyage au cœur du piano de Schubert, Paul Lewis décide de s’en tenir aux œuvres de maturité, de la Wanderer Fantasie, composée en 1822, à la dernière sonate D.960, achevée en 1828, quelques mois avant la mort du compositeur. Beau programme, bouclé avec cet album qui ne comporte que deux sonates enregistrées récemment (D.784 et D.958), les autres l’ayant été il y a plus de dix ans. Mais rien n’a changé : la prise de son est toujours aussi belle, comme le son lui-même, et les interprétations de Paul Lewis portent toujours la même marque de fabrique et la même maîtrise des émotions. Si son jeu est globalement d’une très haute tenue, on trouve, à côté de passages sublimes, où il montre un extraordinaire sens du détail, quelques passages presque impersonnels que le musicien déroule très bien, certes, mais en donnant l’impression de ne pas bien savoir où il va. Sans doute, ces derniers traduisent-ils ses propres interrogations face à celles du compositeur dont ces sonates, à certains moments, ressemblent à des œuvres ouvertes, en devenir. Paul Lewis ne tente pas de les « refermer » comme pour en donner une vision définitive, il doute et il l’avoue, c’est tout à son honneur. Dans quelques décennies, il aura peut-être trouvé des réponses. Cette belle version d’aujourd’hui permet de patienter jusque là.
Gérard Pangon

Sonates D.784, 958, 959, 960
Paul Lewis (piano)
2 CD Harmonia Mundi HMC 902165.166
2 h 09 min

mis en ligne le lundi 16 juin 2014

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