Jeudi 18 avril 2024
Des caprices bien tranquilles
Niccolo Paganini assagi par Julia Fischer
 
Le même, pas pareil
Des caprices élégants
Salvatore Accardo paganinien dans l'âme
24 caprices

Longtemps, les Caprices de Paganini furent considérés comme des pièces pour violon seul avec violoniste seul, autrement dit personne n'osait les aborder en concert, y compris Paganini lui-même, de peur de quelques dérapages incontrôlés. Et puis, comme la virtuosité, souvent, s'accompagne d'un sens certain du défi, quelques uns se sont mis jouer en public ces morceaux d'étude destinés à se faire les doigts, le bras et les épaules. Une fois les difficultés techniques franchies, restait à savoir qu'en faire musicalement, non qu'ils soient totalement rébarbatifs, mais ils flirtent avec l'extrême, ce qui peut les rendre parfois grinçants. Certains les jouent déjantés, comme Ivry Gitlis, et en font une tempête qui emporte tout sur son passage, bonnes et mauvaises notes ; d'autres tentent de les enrober d'un peu de rondeur et d'élégance comme Salvatore Accardo ; d'autres y ajoutent quelques ornementations et se les approprient avec un dynamisme éblouissant, comme Thomas Zehetmair.... Julia Fischer, elle, en déjoue les pièges avec une telle facilité qu'elle les mène vers une sorte d'équilibre classique sans accrocs et sans envolées. Comme la plupart du temps chez elle, le son est d'une pureté magnifique, mais l'atmosphère dénuée de fièvre. Ici, ça manque.
Gérard Pangon 

24 caprices
Julia Fischer (violon)
1 CD Decca 478 2274
1 h 20 min

mis en ligne le samedi 6 novembre 2010

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