Samedi 20 avril 2024
De la lumière vers le mystère
Les sonorités ondoyantes de Jacques Lenot
Chiaroscuro

Jacques Lenot, né en 1945, se considérait en ses débuts comme un autodidacte. Ses rencontres avec Olivier Messiaen, Sylvano Bussotti ou encore Franco Donatoni sont pour lui déterminantes, et dès 1967, la création au festival de Royan de Diaphaneis pour 51 cordes et percussions métalliques fait sensation. Sa production est abondante, les œuvres pour piano y occupant une place importante. Chiaroscuro (Clair obscur), entrepris en 2004, loin de se référer à des peintres comme Le Caravage ou Rembrandt, veut tout simplement diriger l’écoute « vers la grisaille ou vers le ténébrisme ».Nous est proposée la version de 2010 pour piano et 24 instruments. On ne songe vraiment ni au gris ni au ténébreux. Ses trois parties, qui se succèdent sans interruption, sont très homogènes dans leurs sonorités ondoyantes. L’ensemble évolue, sans ruptures et sous le signe de l’abstraction, d’une lumière un peu blafarde vers le mystère en passant par des sursauts d’énergie. Dans Erinnern als Abwesenheit (Le souvenir perçu comme absence), il est question de rencontre manquée, de dialogue fictif, mais aussi de deux voix ayant besoin l’une de l’autre. Trois parties là aussi, respectivement pour orchestre, pour piano et orchestre et pour alto et orchestre. On apprécie de nouveau l’aptitude de Lenot à travailler dans la durée, à écrire des pièces de dimensions assez vastes, cultivant à la fois l’unité et la métamorphose, sachant capter et retenir l’attention.
Marc Vignal

Chiaroscuro. Erinnern als Abwesenheit
Winston Choi (piano), Laurent Canatte (alto)
L’Ensemble Multilatérale
Direction musicale : Jean Deroyer
1 CD Intrada Intra052
1 h 09 min

mis en ligne le jeudi 18 octobre 2012

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.