Jeudi 28 mars 2024
Danny au pays des merveilles
Superbe voyage musical brillamment orchestré par Danny Elfman
Violin Concerto « Eleven eleven »

En quarante ans de carrière et plus d’une centaine de partitions écrites pour le cinéma ou la télévision, des films de Tim Burton et Gus van Sant aux Simpson et à Desperate Housewives, Danny Elfman a navigué d’un monde à un autre, inventé des univers sonores et pratiqué le climax avec maestria. Aujourd’hui avec ce premier concerto pour violon (constitué de 1111 mesures, d’où son titre), il se libère des images, et sa musique elle-même invite au voyage. Musical d’abord : on sent son goût pour les musiciens russes du XXème siècle (Chostakovitch, Prokofiev, Stravinsky), pour les rythmes et les syncopes à la Bernstein, pour les cordes profondes d’où surgit la pureté du violon solo. Sensoriel ensuite : par ses orchestrations brillantes, Danny Elfman a l’art de créer le mystère, de suggérer un feu d’artifice, une attaque de sorcières grimaçantes ou une plainte douloureuse qui s’achève dans l’apaisement. Ce chef d’œuvre interprété avec enthousiasme est ainsi capable de réaliser l’un des rêves de Danny Elfman : réunir le public des amateurs de classique et celui des passionnés de cinéma. Son Quatuor avec piano est de la même veine, avec une ouverture qui fait référence au minimalisme américain avant de se disloquer peu à peu. Les mouvements qui suivent, éminemment expressifs, mêlent subtilement les cris, les mélodies tranquilles du piano et les déferlements : le final, intitulé Die Wolfsjungen c’est-à-dire Les loups, laisse, lui aussi, imaginer l’arrivée de quelque monstre.
Gérard Pangon

Danny Elfman : Concerto pour violon « Eleven eleven » ; Quatuor avec piano
Sandy Cameron (violon)
Royal Scottish National Orchestra
Direction musicale : John Mauceri
1 CD Sony 19075869752
1 h 05 min

mis en ligne le mardi 18 juin 2019

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