Mardi 23 avril 2024
Créateur multiforme
Roger Muraro joue Liszt, inattendu comme au premier jour
Le piano de demain

« Liszt, le piano de demain ». Un lieu commun ? Pas - ou moins - de la part de Roger Muraro, pianiste à la fois scrupuleux et subjectif, alliage particulièrement fructueux quand il joue les œuvres de son maître Olivier Messiaen. De la Sonate en si mineur, monument du piano romantique et laboratoire pour l’avenir, il remarque « qu’elle peut se décliner à volonté, selon l’inspiration, le caractère, l’humeur ». Pour baliser et éclairer l’interprétation qu’il en donne, il la fait précéder d’une galerie de portraits de Liszt en créateur multiformes : l’amoureux de Bach …annonçant Schönberg, l’admirateur-inspirateur de son gendre Wagner, le croyant, le virtuose. Bonne pioche : aussi à l’aise dans l’action (Rapsodie hongroise n° 10) que dans la méditation (Saint François de Paule marchant sur les flots), il nous mène jusqu’à une Sonate en si mineur à son image, c'est-à-dire suprêmement maîtrisée mais constamment inattendue, dérangeante comme au premier jour (les contemporains, même Clara Schumann, même Brahms, furent pris de court), riche de tout l’avenir qu’elle porte. Superbe prise de son (Jean-Marc Laisné) mettant en valeur la virtuosité vertigineuse mais « sans méchanceté » que le pianiste apprécie chez Liszt.
François Lafon

Fantaisie et fugue sur le nom de B.A.C.H. – Le Vaisseau fantôme : Chœur des fileuses – Tristan et Isolde : Mort d’Isolde – Rapsodie hongroise n° 10 – Saint François de Paule marchant sur les flots – Sonate en si mineur
Roger Muraro (piano)
1 CD La Dolce Volta LDV 20
1 h 09 min

mis en ligne le vendredi 25 septembre 2015

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