Samedi 20 avril 2024
Comme chez lui
Jean-Paul Gasparian apprivoise brillamment son Rachmaninoff
Rachmaninoff

"Quelle maturité !" s’exclament, unanimes, les fans de Jean Paul Gasparian (27 ans). A entendre ses premiers CD, son récital russe (Rachmaninoff, Scriabine, Prokofiev) et son album Chopin (voir ici), le terme s’impose, en effet. Confirmation avec ce troisième enregistrement, tout entier consacré à Rachmaninoff (avec deux « f », à la française). De ce corpus de tous les dangers, il frôle sans trembler les précipices : l'impressionnante 2ème Sonate (même dans la version « allégée » de 1931), deux des plus célèbres Préludes, les pas assez connus Moments musicaux, le tout couronné par l’efficace Vocalise, souvent transcrite (ici par Alan Richardson, adoubé par Emil Guilels). Il évite les pièges de la virtuosité pour la virtuosité, de la violence et des effets de manche, de l’auto-attendrissement et de l’auto-flagellation, n’oubliant jamais les leçons de maîtrise et d’élégance de Rachmaninoff interprète (des autres et de lui-même), heureusement conservées par le disque. En parallèle avec les scintillants emportements de Vladimir Horowitz et les magistrales envolées de Nikolai Lugansky (deux générations, deux références), Gasparian ouvre une nouvelle ère d’interprétation de ce compositeur au fond insaisissable, ni romantique né trop tard ni moderne trop nostalgique, faisant confiance à sa musique sans se croire obligé d’en souligner la russité ni d’en exacerber l’expressivité. 
François Lafon

Sonate n° 2 op. 36 (2ème version) – Préludes op. 23 n° 4 et op. 32 n°10 – Six Moments musicaux op. 16 – Vocalise (transcrite pour piano par Alan Richardson)
Jean-Paul Gasparian (piano)
1 CD Evidence EVCD085
1 h 04 min

mis en ligne le lundi 31 janvier 2022

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